J'ai écrit cette fiction dans le cadre du concours de "Ecriture et Partage" clos le 31/10/06.
La seule contrainte était qu'il devait obligatoirement commencer par :
"Quand elle s'aperçut de sa maladresse..."
"L'enfer noir" a obtenu la 25ème place sur 242 textes.
L'enfer noir
Quand elle s'aperçut de sa maladresse, elle comprit que la vie ne serait plus jamais un jeu, et que son ami emportait avec lui, dans sa chute, son
enfance.
Pour ses sept ans, Alexandrine, gagna le droit de descendre, elle aussi, "au fond".
La mine c'était de toute façon, sa seule destinée.
Et puis, ce qui la rassurait c'était de savoir qu'elle ferait équipe avec Antoine, neuf ans, son petit voisin, avec qui elle faisait souvent les
quatre cents coups en se laissant dévaler du haut du terril.
A eux-deux ils seraient demi-hercheurs.
C'étaient en effet ainsi que l'on appelait ces gosses mâles et femelles, qu'on envoyait faire, pour un demi-salaire, le travail qu'un adulte ne peut accomplir dans ces galeries trop
étroites.
Elle eut un moment de panique quand la cage se mit en branle pour descendre dans la fosse. Mais Antoine lui tint la
main, alors elle se calma. Il la guida ensuite, à travers les bowettes, lui fit grimper l'échelle, et lui expliqua ce qu'on attendait d'eux. Il fallait traîner l'esclitte, cette espèce de
traîneau, chargé de quelques centaines de kilos de menu, c'est à dire du charbon en petits morceaux et l'amener jusqu'au puits pour être remonté. Lui tirerait, arc-bouté dans le harnais, à quatre pattes, s'accrochant des pieds et des mains et elle, pousserait de toutes ses forces.
Mais la petite, oppressée dans cet endroit exigu, se mit à crier et à pleurer.
Il comprenait ce qu'elle ressentait.
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Claudie Becques