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L i t t e r r a n c e s...
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(Solitude de JLT7)
Goutte après goutte, sans avoir l’air de rien,
Le petit verre plaisir est devenu besoin.
De pots entre copains pris au bar d’un café,
A l’apéro-relax pris face à la télé,
L’alcool insidieusement devient ta raison d’être,
Sans même t’en rendre compte. C’est pour çà que l’admettre
A pris beaucoup de temps, énormément de temps !
Verre après verre, la boisson t’entraîne doucement
Dans un enchaînement tellement redoutable.
Et le vide s’installe. Et tu te sens coupable.
Tu ne sais même plus, si c’est parce que tu bois
Que tes proches, tes amis, se détachent de toi,
Où si cet alibi, te pousse vers l’alcool.
Et plus tu en bois, plus ton corps en raffole !
Et sournoisement ce traître que tu ne maîtrises plus
Te lâche et se dérobe sous l’assaut des abus.
Cure après cure, on comprend qu’il n’y aura pas
De remède-miracle pour te sortir de là.
C’est pire que le suicide, cette auto-destruction.
Comment réagir ? Colère ou compassion ?
Ton physique se dégrade et affluent les problèmes.
On ne peut plus t’aider. C’est un supplice extrême.
On en deviendrait lâche à un point que parfois,
On aimerait presque, ne plus entendre parler de toi.
Oh ! On n’en est pas fiers, mais c’est si insoutenable
De
voir celui qu’on aime face à ce mal incurable.
Claudie Becques (02/10/2004)
Alors que fatiguée, je remontais le nez
De mes paperasseries
devant moi empilées,
Et que subrepticement mon regard s'évadait
Par delà la fenêtre, je l'ai vu passer.
Son long cou replié, je sais où il allait :
Son envol l'emmenait, là-bas dans les marais
Où j'aime le week-end, moi aussi traînasser.
Bel oiseau je te
suis, perdue dans mes pensées :
Tu es là, sans bouger, parmi les grands roseaux
A guetter
les grenouilles, planté au bord de l'eau,
Impassible et patient, prêt à donner
l'assaut.
Poissons et crustacés, demeurez bien cachés,
Il est là, il
vous guette, tout prêt à vous pêcher,
Son long bec saura bien, aller vous
dénicher.
Claudie Becques (30/09/04)
Sur la
terre il y a des hommes et des animaux.
Les animaux on les appelle aussi "bêtes".
Pourtant ils ne sont pas bêtes les animaux
moins bêtes que les hommes
qui se comportent comme des bêtes,
des bêtes sauvages.
Les hommes sont inhumains
parce qu'ils tuent leurs prochains.
J'aime bien les animaux…
Sauf les araignées
parce
qu'elles tissent des toiles de dentelles que la rosée décore de perles
pour piéger les papillons et les coccinelles,
qu'elles entortillent pour les décortiquer
et suçoter ce qu'ils ont à l'intérieur
Sauf les serpents aussi
parce
qu'ils serpentent
en sifflant.
J'aime
pas ces animaux-là
qui sont bêtes et méchants
comme l'homme
qui serpente et sourit
pour faire tomber dans son piège son prochain,
qui l'entortille de paroles chuchotées,
douces et fragiles comme de la dentelle,
tissées de mots perlés d'amour ou d'amitié,
et lui distille son venin,
pour le laisser un jour comme une enveloppe vide,
suçotée de l'intérieur.
Sur la terre il y a des animaux
et puis
des bêtes.
C'est bête hein ?
Claudie Becques (24/06/08)
Est-ce que tu te souviens
Des deux adolescents
Qui se sont pris la main
Assis-là sur ce banc ?
C'était sous le préau
A la récréation
Dieu comme ils étaient beaux
Tout tremblant d'émotion !
De "je t'aime" en baisers
Dans son grand tourbillon
L'Amour les a poussés
Au bout de leur passion
Alors un beau matin
Sur la mousse d'un bois
Leurs corps ne firent qu'un
Pour la première fois.
Elle avait un peu peur
Du risque d'être mère
Mais la voix de son cœur
Ses angoisses, fit taire.
Ils n'avaient rien prévu
C'était venu comme çà,
Ils n'avaient rien voulu,
L'Amour, le Vrai, c'est çà.
Est-ce que tu te souviens
De ces enfants amants
Qui se tenaient la main
Assis-là sur ce banc ?
Et puis sur les médias
La nouvelle est tombée,
On parlait du SIDA,
Du sang contaminé.
Mâchoires, poings serrés
Il a tout écouté.
Dates coïncidaient...
Et il s'est effondré.
Ceux, qu'il respectait tant,
Sensés l'avoir sauvé
De son grave accident,
L'avaient empoisonné.
Il eut confirmation,
Dit "séropositif "
Ils prévinrent :"Attention,
Mets des préservatifs."
Mais le mal était fait
Et il avait transmis
A celle qu'il aimait
L'inverse de la vie.
Puisque leur bel Amour
Avait un goût de mort
Ils voulurent à leur tour
Décider de leur sort.
On les a retrouvés
Sur la mousse d'un bois,
Où ils se sont aimés
Pour la dernière fois.
Ces deux adolescents
Auraient pu être Nous,
Une goutte de sang
A décidé de tout.
Claudie Becques (début 80 modifié en 2008)
Certains sujets tabous restent dans le silence
Comme si d'en parler apportait le malheur.
Envisager la mort quand la vie est en fleur
C'est défier le destin presque avec insolence.
Quand arrive pourtant la bien triste évidence
Et que la question vient troubler votre douleur,
C'est seul et démuni qu'il faut à contrecœur
Au nom du cher défunt soumettre sa
conscience.
Si demain pareil cas se pose pour les miens,
Qu'ils puissent illico face à tous
chirurgiens
Dire sans hésiter
des deux options la mienne :
Si dans mon pauvre corps il se trouve un fragment
Qui peut guérir autrui par un prélèvement
De quitter l'existence aura sauvé la sienne.
Claudie Becques (20/06/08)
Un joli secrétaire, au fond d'un dépôt-vente
N'osait plus espérer trouver jamais preneur
S'estimant désuet pour l'œil du promeneur
Qui semblait préférer occasion plus récente.
Tandis que je chinais la démarche indolente,
Sans but particulier, en tout simple flâneur,
Il m'apparut alors. Je remerciai mon heur
D'avoir guidé mes pas vers cette ancienne attente.
Je n'en sais l'origine et s'il est authentique
Mais comment définir cette aura si magique
Dès lors que mon regard caresse son contour ?
De mumurer son nom me semble être un poème…
N'est-ce pas merveilleux : "petit bonheur-du-jour" ?
Il n'en faut guère plus pour mon esprit bohême !
Claudie Becques (12/06/08)
J'aimerais, sur une ardoise, griffonner mes mémoires
Repartir à zéro, refaire toute mon histoire ;
Pouvoir d'un bout de craie retracer toute ma vie,
Mes rêves, mes espoirs, mes B.A., mes folies.
Et lorsque mon ouvrage serait enfin achevé,
Vérifier bien surtout que rien n'est oublié.
Alors, ligne après ligne, je prendrais mon éponge,
J'effacerais ainsi, ce qui hante mes songes :
Mes premières bêtises sur les bancs de l'école,
Mes envies de partir, de prendre mon envol,
J'effacerais aussi toutes les larmes que ma mère,
A du verser pour moi en me regardant faire,
Mes premiers pas de femme, mes premières erreurs,
Et surtout ce jour où, tu as brisé mon coeur.
Sois-sûr que de ton nom, il ne resterait rien,
Et qu'enfin, à jamais, je me sentirais bien.
Claudie Becques (1978)