Ce texte est la suite de la trêve de Noël.
Félix est également un des héros du film "Joyeux Noël"
Il s'appelait Félix, du moins côté français, parce que pour ceux d'en face c'était Hanz ou Friedich.
Pour lui, la couleur de l'uniforme n'avait aucune importance, parce que d'un côté comme de l'autre, ces gosses qui pataugeaient dans la gadoue de leur tranchée le caressaient de la même manière,
et leurs mots, français ou allemands avaient la même douceur.
Il passait ainsi d'un camp à un autre leur réchauffant les mains et le coeur en échange d'un peu de nourriture.
Chaque fois qu'il leur rendait visite, ils oubliaient pendant quelques secondes que les prochaines seraient peut-être les dernières.
Depuis la trêve de Noël où ils avaient pendant quelques heures fraternisé avec l'ennemi, ils avaient pris l'habitude de glisser dans son collier des petits mots de sympathie à l'attention de
l'adversaire, qui ne l'était que parce que les chefs, tout là-haut, dans leurs bureaux l'avaient décidé.
C'est à cause de ces petits messages que Félix a été jugé coupable de haute trahison en cour martiale, et... fusillé.
En temps de guerre on tue tout.
Même un petit chat.
Claudie Becques (01/11/05)