Texte écrit dans le cadre du concours d'Ecriture &
Partage clos le 31/10/06
La seule contrainte étant la première phrase obligatoire
Lorsqu’elle s’aperçut de sa maladresse, elle ne broncha pas.
Cette inertie lui coûta un suprême effort, mais elle réussit à garder un air dégagé, assise confortablement au fond du divan, les jambes croisées.
Seul, le balancement du bout de son pied trahissait son agitation intérieure.
Il lui avait dit qu’il n’avait besoin de personne et qu’il se débrouillait très bien tout seul, alors elle ne bougerait pas.
Elle était encore épuisée de cette longue discussion qu’ils avaient eue.
Elle lui avait ouvert son cœur sans pudeur, dit et répété à quel point elle l’aimait et qu’elle ne pouvait pas concevoir sa vie sans lui, et il l’avait repoussée de tout son orgueil de mâle
blessé.
Il l’aimait, elle le savait. Ils s’étaient jurés avant tout çà, que ce serait pour la vie, mais aujourd’hui les données étaient faussées.
Elle le regarda s’éloigner et revenir avec une éponge et se pencher, pour tenter d’absorber la tâche sur le tapis.
Il étouffa un juron en se sentant glisser.
Il se raccrocha à son fauteuil et se redressa finalement :
- "Tu peux m’aider ?"
Elle retint ces larmes qui lui étaient montées aux yeux en le regardant faire, et cette exclamation de joie qu’elle faillit laisser échapper suite à sa demande.
Elle se leva nonchalamment, lui prit l’éponge des mains, s’accroupit et frotta la tâche.
Il posa la main sur ses cheveux, les caressa, et lui dit :
- "C’est vraiment çà que tu veux, passer toute ta vie à réparer les bêtises d’un invalide ?"
Elle releva la tête, et droit dans les yeux, lui répondit avec toute la force de son amour :
- "La seule chose que je veux, c’est rester pour toujours, auprès de l’homme que j’aime".
Il lui prit la main et la fit asseoir sur ses genoux.
Elle se lova contre lui, et chargé de son précieux fardeau, il fit rouler son fauteuil jusque la chambre à coucher.
Claudie Becques (16/09/06)