29 avril 2009
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On me poussa et m’obligea à m’agenouiller face à ce Roi qui trônait au centre de la pièce.
A ses pieds, des scribes, et tout autour, ces monstres mi-hommes, mi-animaux...
Akhenaton ! Mais oui, c’était bien lui. Mais alors... les autres ? Des Dieux égyptiens !
Il était temps de faire marcher ma matière grise, parce que tout me donnait à croire que j’allais assister à mon propre jugement. Pourquoi et comment j’en étais arrivée là, je l’ignorais, mais pour l’heure, la question était plutôt, comment me tirer de cette situation, plus que critique. Le peson et les quatre vases canopes ne me disaient rien qui vaille.
Maât, déesse de la justice, coiffée d’une plume d’autruche étendit ses ailes pour commencer les débats. Osiris, que je reconnus à son sceptre, son fouet et sa face bleutée relata ce qui devait être les faits, qui m’étaient reprochés. Face à lui, Seth, apparemment très irrité, se transforma successivement en crocodile puis en hippopotame, ce qui me perturba au point de le confondre avec Sobek et Thoueris.
Horus épiait la scène de son œil de facon. Thot, qui jusque là était resté pensif, prit la parole en recommandant aux scribes de tout noter.
Ce n’était évidemment pas au vieux babouin qu’il était, que l’on aurait appris à faire la grimace !
D’autant plus que Bes, ajoutant à son physique grotesque s’en chargeait bien !
Mais aucune de ses pitreries n’aurait pu à cet instant me faire sourire. Sekhmet rugit pour lui intimer l’ordre de cesser.
Je cherchais désespérément quelqu’un dans l’assemblée, qui aurait pu faire preuve de clémence à mon égard...
Les autres Rois peut-être ? ... Mais le masque de Toutânkhamon demeura impassible et Nerfertiti ne broncha pas non plus. Anubis laissa échapper un petit aboiement d’impatience.
Je me sentais perdue. L’heure de la fin était proche. J’allais être sacrifiée.
Je priais Rê de toutes mes forces, pour qu’il me libérât de ce cauchemar.
Un claquement retentit, la sentence était donnée : la mort.
Soudain, le Dieu du Soleil sembla me faire l’honneur de sa Grâce en envoyant un rayon qui m’aveugla :
-« Maman !
- Hum ! Heu ! Oui ! Je suis là...
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Eh bien tu vois, j’époussetais ta collection de statuettes égyptiennes, et je crois bien que j’ai du m’assoupir quelques instant sur ton lit. »
Claudie Becques